mercredi 26 janvier 2011

Petrol Addict !!!

 Je viens de tomber sur des capsules vidéos produites par Greenpeace France. "Nous sommes tous Petrol Addict". Rigolo! Ce que j'aime dans l'approche, c'est que ça ne s'oppose pas aux gros méchants consommateurs de pétrole (que nous sommes tous plus ou moins!), mais ça met l'accent sur le caractère dépendant, autodestructeur et donc malade de notre société pétrolivore... Je me demande si ça a été une grosse controverse au sein de l'équipe de Greenpeace avant de choisir l'angle de cette campagne. En tous cas, moi, ça m'a fait rigoler! Et ça a suscité de longs débats sur le blog de Oil Man.

dimanche 23 janvier 2011

La fin du pétrole, l'argent et le besoin de manger


Il y a tout un paquet de structures qui font qu'on peut vivre seul: l'agriculture commerciale, les magasins, les autos, le téléphone, l'Internet, l'argent. L'argent, surtout, qui permet de donner son temps à tel endroit et de consommer ailleurs, selon ses goûts (et ses moyens).

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Imaginer la fin du pétrole, du moins une fin brusque, m'a fait entrevoir une brusque déstabilisation de toutes ces structures. Ça s'est vu (en Argentine notamment, en 2001) que l'argent ne vaille presque plus rien, du jour au lendemain. Quand l'argent ne vaut plus rien, vers quoi on se tourne, pour manger? Vers ceux qui ont des réserves ou vers la terre et ceux qui y ont accès et savent comment la cultiver, vers ceux qui savent faire pousser des aliments sur un balcon, sur un toit. Et s'il n'y a plus d'argent pour acheter la nourriture? On troque ou on se trempe... Ou on devient violent.

Pouvez-vous l'imaginer? L'incroyable choc que ce serait, que ce sera peut-être, du jour au lendemain, d'avoir à interagir avec les autres directement pour seulement manger? D'avoir à faire le choix entre d'une part coopération et solidarité, et d'autre part compétition et exclusion, à tenter d'être le plus fort pour partir avec la poche... de patates?

Ça me fait penser au film La belle verte, où le jeune homme qui vient de cette autre planète parfaitement écosophique, en apprenant qu'il faut de l'argent pour manger, sur Terre, s'exclame, ébahi et indigné: "Quoi? T'as pas d'argent, tu manges pas? Mais c'est un besoin, manger!" (Je cite de mémoire.) Et je m'abstiens volontairement ici d'élaborer au sujet du système actuel d'alimentation qui nous vend des produits importés et produits grâce au pétrole et ses dérivés. Alors même avec de l'argent, quand il n'y aura plus de pétrole...


C'est un peu ce que je mets en scène dans Cité Carbone.

Et c'est très facile à faire, quand moi-même je vis seule dans un grand appartement... Mais le mouvement qui explore des alternatives, en particulier sur la question de la sécurité alimentaire, est bien vivant! J'en reparlerai très bientôt.

samedi 15 janvier 2011

L'intuition première du roman qui va naître

Il va naître, le roman dont je parle depuis plus de cinq ans! Et j'ai eu envie de partager avec vous le processus de sa création et de son autoédition, avec toutes les réflexions qu'il suscite.

D'où m'est venue l'histoire de Cité Carbone? J'ai eu envie d'écrire une utopie la première fois... un soir pendant le souper collectif qui suivait l'assemblée générale des Éditions Écosociété pour lesquelles je travaillais en 2001. Pendant un de ces moments de plaisir partagé avec des gens qui consciemment mettent en oeuvre dans leur vie, de leur mieux, leur vision d'un monde fondé sur des valeurs de justice, de partage, un monde plus en lien avec la nature et moins frénétique. Un de ces moments où ça semble atteignable, palpable si seulement on s'étirait un tout petit peu plus!

De 2002 à 2005, j'ai travaillé au Réseau québécois pour la simplicité volontaire, où vraiment j'ai vécu de superbes expériences de réseautage, de partage d'idées et de trucs pratiques avec un tas de gens qui explorent des manières alternatives de penser et de vivre. Vraiment, c'est la communauté qui donne un sens à la démarche de changement, et la rend possible. Au début de son existence, le Réseau avait un petit local garde-robe dans un édifice communautaire de la Pointe-Saint-Charles. Je m'y rendais en vélo, les trois jours par semaine où j'étais en fonction, depuis le quartier Villeray où j'habitais (une douzaine de kilomètres). J'utilisais la piste cyclable du Vieux-Port puis le long du canal Lachine.

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Et là, un soir en revenant, derrière l'énorme autoroute Bonaventure qui surplombe le canal, il y avait un ciel de soleil couchant d'un magenta éclatant. Je m'étais arrêtée pour regarder le paysage. Et je n'étais plus seule.  Ils étaient là, mes premiers personnages, ils étaient là et vivaient comme moi cet instant d'une grande beauté teintée de gravité, à cause du vacarme de cette autoroute qui déverse des tonnes de voitures dont les émanations polluantes, particules dans l'air, favorisent les effets de couleurs... Aurait-on bientôt besoin de masques respiratoires pour faire du vélo, me suis-je demandé. Et si, au contraire, il n'y avait plus de voitures sur la structure de béton, car plus de pétrole?

Cette intuition romanesque m'a habitée pendant plusieurs mois. Puis je me suis inscrite à la maîtrise en création littéraire de l'UQAM, pour me donner un coup de pied au derrière pour l'écrire, ce roman, qui n'a plus rien d'une utopie, car je crois que la réalité est tellement complexe et que la perfection est un concept dépassé (je vous en reparlerai). Voilà. Il va naître, passer de mon imaginaire au vôtre, en version de fond en comble retravaillée par rapport à ce que j'ai déposé comme mémoire de maîtrise en 2008. La gestation achève. Quelques mois encore et vous pourrez tenir dans vos mains mon bébé!