dimanche 23 janvier 2011

La fin du pétrole, l'argent et le besoin de manger


Il y a tout un paquet de structures qui font qu'on peut vivre seul: l'agriculture commerciale, les magasins, les autos, le téléphone, l'Internet, l'argent. L'argent, surtout, qui permet de donner son temps à tel endroit et de consommer ailleurs, selon ses goûts (et ses moyens).

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Imaginer la fin du pétrole, du moins une fin brusque, m'a fait entrevoir une brusque déstabilisation de toutes ces structures. Ça s'est vu (en Argentine notamment, en 2001) que l'argent ne vaille presque plus rien, du jour au lendemain. Quand l'argent ne vaut plus rien, vers quoi on se tourne, pour manger? Vers ceux qui ont des réserves ou vers la terre et ceux qui y ont accès et savent comment la cultiver, vers ceux qui savent faire pousser des aliments sur un balcon, sur un toit. Et s'il n'y a plus d'argent pour acheter la nourriture? On troque ou on se trempe... Ou on devient violent.

Pouvez-vous l'imaginer? L'incroyable choc que ce serait, que ce sera peut-être, du jour au lendemain, d'avoir à interagir avec les autres directement pour seulement manger? D'avoir à faire le choix entre d'une part coopération et solidarité, et d'autre part compétition et exclusion, à tenter d'être le plus fort pour partir avec la poche... de patates?

Ça me fait penser au film La belle verte, où le jeune homme qui vient de cette autre planète parfaitement écosophique, en apprenant qu'il faut de l'argent pour manger, sur Terre, s'exclame, ébahi et indigné: "Quoi? T'as pas d'argent, tu manges pas? Mais c'est un besoin, manger!" (Je cite de mémoire.) Et je m'abstiens volontairement ici d'élaborer au sujet du système actuel d'alimentation qui nous vend des produits importés et produits grâce au pétrole et ses dérivés. Alors même avec de l'argent, quand il n'y aura plus de pétrole...


C'est un peu ce que je mets en scène dans Cité Carbone.

Et c'est très facile à faire, quand moi-même je vis seule dans un grand appartement... Mais le mouvement qui explore des alternatives, en particulier sur la question de la sécurité alimentaire, est bien vivant! J'en reparlerai très bientôt.

1 commentaire:

  1. Oui, le mouvement est bien vivant!

    J'ai moi aussi longtemps vécu seule et en ville. Il existe plusieurs façons concrètes de se rapprocher de la production de notre nourriture, même pour une urbaine seule et ne désirant pas devenir agricultrice, comme de devenir partenaire d'une ferme d'agriculture soutenue par la communauté ou de cultiver des aliments. Ne serait-ce que quelques herbes sur le bord d'une fenêtre ou un plant de concombres sur un balcon--c'est toujours un début!

    J'ai hâte de te lire sur ce sujet.

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