jeudi 21 avril 2011

Mange toute ton assiette!

Je suis de la génération qui se faisait encore dire ça. Mes grands-parents ont vécu la crise de 1929, mon grand-père racontait qu'ils mangeaient parfois de la farine grillée pour souper. Alors je comprends qu'ils aient élevé leurs enfants à ne pas gaspiller la nourriture.

Aujourd'hui, c'est autre chose. Je suis vraiment d'accord pour qu'on apprenne plutôt aux enfants à ressentir leur satiété. Moi-même, ce que j'applique dans ma vie, c'est que je ne suis pas une poubelle: si je le mange uniquement parce qu'autrement ça va être jeté, je me traite en poubelle. Pour éviter les restants d'assiette qu'on jette, va-t-on se mettre à manger tous dans le même grand plat, comme ils le font je crois au Sénégal (pour certains plats du moins)? J'en ai fait l'expérience une ou deux fois, chez mon amie Evelyne qui nous avait préparé ce plat de poisson qu'on mange avec les mains, tout le monde dans la même assiette; c'est une expérience de lâcher prise de l'individualisme habituel qui nous permet d'avoir notre territoire, notre assiette, qu'on contrôle comme on veut.

J'ai plusieurs fois entendu des histoires d'enfants adoptés qui avaient vraiment manqué de nourriture dans leur orphelinat d'origine, et qui arrivés chez leurs parents d'adoption se gavaient comme si c'était chaque fois leur dernier repas. La peur engendre toutes sortes de mécanisme de survie.

Si le prix des aliments grimpe vraiment beaucoup, si comme dans mon roman une boîte de soupe coûte 15$ et que la société, désorganisée parce qu'à court de pétrole, ne fournit plus d'emplois rémunérés à la majorité de la population, est-ce qu'on va devenir fous?

Je pose la question et je me dis que si nous avons pu nous adapter à des vies frénétiques comme celles du consommateur occidental moyen, nous adapter à ne pas crier face à la laideur des boulevards commerciaux de banlieues, nous adapter à la mélamine et aux assiettes en styromousse, nous serons bien capables de nous adapter à de la frugalité, à de la coopération nécessaire et à de nouvelles contraintes de vie. Ce n'est pas comme si la vie présente n'avait pas de contraintes! Combien de fois par jour entend-t-on dire "Je n'ai pas le choix!"?

Pour finir cette petite réflexion de fin de soirée... Un jour, au restaurant, la langue m'a fourchu et j'ai demandé un baggy dog au lieu d'un doggy bag. Nous avions bien ri, imaginant l'espèce de chien basset qui ferait le tour des tables pour engloutir les restes. Je mange rarement toute mon assiette, au restaurant. Avec l'éducation que j'ai eue (et mon intérêt à rapporter un lunch pour le lendemain), j'arrive difficilement à laisser aller les restes. J'ai longtemps été déchirée entre le choix de les jeter et celui de prendre les emballages en styromousse des restaurants (vraiment, je le sens dans mon corps, quand j'utilise ça, que ça va aller enfler un problème de dépotoirs pour des centaines, des milliers d'années). Depuis quelques années, j'apporte un plat avec moi, quand je vais au resto. Alors j'ai mon doggy bag, empreinte écologique quasi nulle. J'étais gênée de le sortir de mon sac, les premières fois. Mais on s'habitue à tout. Et tout le monde s'exclame que c'est une bonne idée, même cette amie d'amie, parisienne, qui hochait la tête en disant que ça serait inconcevable de faire ça, en France. Alors vive le Québec!

Et vraiment, on s'habitue à tout. Avec le temps, je vous le jure, on n'a même plus de réserve à faire des câlins aux arbres en public. (Ne me dites pas que vous n'avez jamais essayé ça! Un must!)

mercredi 20 avril 2011

Le prix des aliments explose

Peut-être avez-vous lu cet article, dans Le Devoir du 16 avril, qui parle du prix des aliments qui explose, et celui du pétrole aussi? Les gens qui m'entendent parler de Cité Carbone disent parfois qu'ils aiment ça, "la science-fiction"... mais je crains que ça n'en soit pas du tout du tout! Je n'ai pas mis de date dans l'histoire, mais ça pourrait se passer dans dix ans...

Un des sujets de l'article du Devoir est la consommation de viande qui augmente dans les pays émergents. Ça sonne presque comme si eux, les pays émergents, devraient s'abstenir de se mettre à vouloir manger de la viande... pour que nous, ici, on puisse continuer à en manger autant?

Je suis devenue végétarienne à 17 ans, en partant de chez mes parents, après avoir lu Sans viande et sans regret de Frances Moore Lappé (le titre original  indique davantage la teneur écologiste du discours, Diet for a Small Planet). Puis, quand je suis revenue vivre chez mes parents une couple d'années, avec les repas omnivores tout prêts, je me suis remise à la viande. Je pense que c'est vraiment social, la nourriture. Plus vous vous tenez avec des végétariens, plus vous mangez végétarien (à moins d'en faire un truc identitaire et de s'accrocher à la viande comme à une parcelle de soi-même). C'est comme n'importe quoi: plus on en parle, plus il y a de chances qu'on passe à l'action.

Je suis une omnivore qui s'assume mal. J'aimerais retrouver le goût de ne plus manger de viande, ou perdre le goût de la viande, disons... Mais sans tomber dans le tout ou rien, penser aux limites de la planète et au nombre d'humains en croissance, ça me motive à ressortir les recettes végé (qui de toutes façons sont savoureuses, moins grasses et vraiment très variées) et aussi à faire une meilleure gestion du frigo. Car quelle gâchis, n'est-ce pas, que de laisser pourrir des zucchini qui viennent du Mexique...

Ah oui! Dans ce même ordre d'idées: j'ai découvert ce printemps La tablée des chefs, un organisme qui récolte les restes des restaurants pour qu'ils soient mangés, et qui donne des ateliers culinaires dans des quartiers moins favorisés, pour que les jeunes acquièrent les habiletés pour se faire à manger plus sainement. Chapeau!

lundi 18 avril 2011

Il reste toujours des fautes

L'autre jour, ma soeur partageait avec moi son étonnement de trouver des erreurs de français dans un livre publié par une maison pourtant reconnue et sérieuse. Je lui répondais qu'il en reste toujours, des fautes.

Moi aussi, je suis le genre à les corriger, les fautes, dans les livres que je lis. Elles me sautent aux yeux.

Alors dites-moi pourquoi, après quatre lectures complètes et attentives par trois personnes différentes (dont moi), lors d'une dernière lecture "de perfectionnisme", j'ai trouvé des "petites maison" et des "jusqu'au genoux"? C'est peut-être parce que je l'ai lu à l'envers, de la dernière page à la première. Il paraît que ça permet de mieux voir, puisque les habitudes du cerveau sont déconstruites. Ça semble fonctionner! Donc, ces nouvelles corrections retardent mon échéancier de quelques jours, mais pas encore de panique à avoir, le livre sera prêt avant le lancement.

Vraiment, la publication de mon roman est une pratique de lâcher prise et d'humilité, car je dois accepter qu'il va sûrement en rester encore quelques-unes, des petites coquilles...  Si vous en voyez, quand vous le lirez, dites-le-moi, d'accord? Je pourrais retarder le tout de quelques semaines, je pourrais réécrire encore quelques phrases pour une huitième fois, me casser la tête encore quelques heures avec certaines virgules, me payer une relecture d'épreuves professionnelle par quelqu'un d'autre, le relire encore une fois... Mais je pense que le bébé a envie de prendre l'air.

C'est drôle: de lire et relire comme ça ce roman, ça me fait le comprendre autrement, y voir de nouveaux liens, auxquels je n'avais pas pensé. Un peu comme quand on fait une analyse littéraire. Les trajectoires des différents personnages se rejoignent par certaines images, au-delà de ce que j'ai intentionnellement construit. Je ne vous donne pas de détails, à vous de faire votre propre lecture...

vendredi 15 avril 2011

Souper simplicité volontaire

Il y a un souper spaghetti au bénéfice du Réseau québécois pour la simplicité volontaire, le samedi soir 30 avril. Honnêtement, j'ai hâte

Pendant plusieurs années, quand j'étais coordonnatrice du Réseau québécois pour la simplicité volontaire et même après, j'étais "Madame simplicité volontaire". Je disais ces mots-là quatre-vingt-dix fois par jour au moins et les gens m'associaient beaucoup à ça.

D'ailleurs, ça a dès le début été quelque chose comme une évidence. À dix-huit ans, quand j'ai lu pour la première fois le livre de Serge Mongeau, La simplicité volontaire, plus que jamais (Écosociété), que ma mère m'avait offert pour mon anniversaire, j'ai pensé avec la prétention de la jeunesse qu'il n'y avait rien là: "Bien oui, c'est évident!" Quelques années plus tard, je travaillais au Réseau, et ça a été de merveilleuses années. Quoi de plus exaltant que de collaborer avec des gens qui ont remis leur vie en question, qui ont fait des choix en fonction de leurs valeurs, qui cheminent pour être congruents, libres et heureux! Pas beaucoup de "Pas le choix!" dans cette gang-là. Au contraire, il y avait beaucoup de créativité et de courage de voir et de faire les choses autrement. Et puis énormément d'honnêteté par rapport aux inévitables contradictions, presque pas de course à la sainteté écologique, beaucoup de liberté de parole et d'authenticité.

En 2005, j'ai quitté l'emploi au Réseau. Je suis restée impliquée l'année suivante, puis j'ai pris un peu de distance, restant une "membre en règle", mais plutôt absente. J'approfondissais autre chose.

Et si j'écris ça, c'est parce que je suis allée dernièrement à un souper pour l'anniversaire de quelqu'un du Réseau, et que j'ai eu vraiment du plaisir à retrouver cette gang. Des réflexions profondes, oui, beaucoup d'humour, des beaux projets à partager. C'est vraiment la joie de vivre et l'authenticité qui sont ressorties pour moi de cette rencontre.

Alors c'est vraiment par pur plaisir de partager avec vous quelque chose d'agréable et d'enrichissant que je vous transmets l'info. Peut-être qu'on se verra là?


(J'arrête ici, je vais aller faire ma vérification d'épreuves: un beau petit livre aux pages pas collées! J'ai eu "le motton" quand je suis allée le chercher chez l'imprimeur mercredi matin. Le bébé se montre la tête!)

mercredi 13 avril 2011

Petit cauchemar prélancement

Ouf! J'ai rêvé au lancement... Ça commençait que mes parents devaient partir avant même que ça ait commencé, alors ils me tendaient des sous pour acheter le livre et... je me rendais compte que j'avais oublié de passer chercher les livres chez l'imprimeur! Je demandais à mon père si on pouvait faire un aller-retour chez l'imprimeur pour aller les prendre, mais je me rendais compte qu'ils n'allaient être prêts que la semaine suivante. Aïe!

C'est normal d'avoir le trac, même inconsciemment, j'imagine?

mardi 12 avril 2011

Lancement à Québec le 6 mai!

C’est donc un rendez-vous :

Le vendredi 6 mai,
dès 19h, à la Librairie St-Jean-Baptiste
565 rue Saint-Jean
Ville de Québec
Voir la carte
(581) 999-0951

L’auteure lira quelques extraits du livre et ce sera l’occasion d’une petite rencontre conviviale pour fêter la création littéraire… et celle d’un monde nouveau, un petit bout à la fois!

Bienvenue à tout le monde! Une confirmation de présence serait utile (pour la quantité de livres à apporter et... de grignotines!): info(acommercial)jacinthelaforte.com

lundi 11 avril 2011

Une jeune fille dans le vent... qui résiste!


Voilà! Le graphisme est final! D'ailleurs, les fichiers viennent de partir chez l'imprimeur pour l'impression des épreuves (c'est-à-dire que j'irai dans deux jours chercher une unique copie du livre pour vérifier si le fichier n'a pas déconné, si toutes les pages y sont, etc.). D'ici le 26 avril, j'aurai les boîtes avec les livres tout chauds dedans!

C'est tout un processus que de mettre une image sur un roman. Ça aurait pu être mille autres propositions. Au début, j'avais pensé collaborer avec Daro; ça aurait été un tout autre genre, un style plus bande dessinée. J'avais aussi pensé prendre une peinture de Roland Benoît, j'aimais l'aspect un peu gitane du personnage que vous pouvez voir en cliquant sur le lien (clic de droite pour ouvrir dans une nouvelle fenêtre, j'ai perdu le truc pour que ça le fasse automatiquement).

Mais quand je suis tombée sur le petit dessin de Fred Lemire, Jeune fille dans le vent, c'était tout à fait ça. Une esquisse au crayon de plomb (pardon, de graphite, donc de carbone...), une adolescente vulnérable mais dont on sent qu'elle résiste aux vents contraires qui la confrontent. Tout à fait ma Marie-Sophie. Le graphiste Christian Campana et moi avons rajouté un pendentif de diamant à la petite, et élaboré cette présentation toute simple, avec un peu de couleur pour l'espoir.


Et puis pour ce qui est du logo des Humbles Éditions, quand Christian m'a proposé ce lettrage simple avec les guillemets, je n'ai pas pu m'empêcher de rire, je me suis dit: "Il a dû lire le billet où je me rendais compte qu'énoncer que mon projet d'édition était humble, c'était déjà faire montre de peu d'humilité!" Je lui ai demandé et, effectivement, il venait de le lire... Donc, des guillemets pour un peu d'autodérision.

Pour conclure, je me demande si les bébés, avant de sortir de leur maman, s'angoissent à savoir s'ils seront assez beaux, s'ils seront aimés...

dimanche 3 avril 2011

Le(s) lancement(s)!

Ça y est, la date du lancement montréalais est déterminée: le mercredi 4 mai, de 17h à 19h. (En savoir plus...)

À mettre à votre agenda!

Je travaille sur la possibilité d'un lancement à Québec... S'il y a des gens de la capitale nationale qui lisent ce message et souhaitent participer au processus, vous pouvez aller inscrire sur ce doodle les moments où vous seriez disponibles pour y assister!

Je voudrais ici remercier mon ami Jocelyn Carpentier, qui a été une inspiration pour moi dans l'aventure de mise au monde de ce roman qui aurait bien pu rester dans un tiroir jusqu'à la fin des temps. Os de lin a une démarche artistique et existentielle singulière, que je vous invite à aller voir. (Par ailleurs, si vous souhaitez faire un petit séjour près de Québec sur une super colline, et avec des hôtes extraordinaires, il y a possibilité de séjourner dans la maison unique qu'il a créée. Entre autres choses, je peux dire de Jocelyn que c'est un super chef culinaire et de ma chère amie Louise qu'elle a un don pour l'amitié.)

Os de lin m'expliquait que pour lui, partager ses oeuvres faisait partie intégrante du processus de création. C'est pourquoi il a organisé des lancements (pour au moins un de ses livres, hein, Jocelyn?) dans les régions où il connaissait des gens. C'est de lui que je m'inspire pour oser faire un petit lancement à Québec. Toujours dans ma veine d'humilité: il y a plus d'orgueil à rester dans son coin à déplorer n'avoir pas été reconnue qu'à aller vers les autres pour leur signifier mon souhait d'une rencontre à travers ce livre, ces idées.


Bientôt ce sera un livre!
Je commence à sentir de l'excitation en pensant au lancement... Je pense que foncer dans un projet comme celui-là (ou un autre), c'est vraiment une occasion de grandir en lâchant prise de la peur de ce que les autres vont dire. C'est un super exercice : s'efforcer de ne rien penser, juste avancer, le coeur ouvert.

Bon, la procrastination fait aussi partie de mon processus... Je devrais être en train de finir la dernière relecture du texte mis en page avant l'impression! Allez, au travail!