samedi 12 février 2011

Mon roman me conscientise moi-même

Sans farces. Depuis que j'ai ressorti mon manuscrit pour en faire une dernière révision avant de le passer
à mes lectrices d'épreuves, je suis vraiment plus habitée par mes questionnements au sujet de la vie écologique, locale.

C'est que dans les dernières années, j'ai été moins engagée à ce niveau-là. Et je ne sais pas si je suis la seule à être aussi influençable, mais plus je me tiens avec des granos, des écolos, et plus mes habitudes de vie se granolisent. Et plus je me tiens avec des personnes dont le jetable, l'auto, la viande, la télé font partie de la vie, eh bien, j'imagine que je m'adapte (quoique ce n’est pas si vrai, la télé, j'y suis toujours aussi allergique). Je pense que somme toute, c'est sain : il y a des valeurs relationnelles qui peuvent faire abstraction des convictions écologistes. Pour ne pas écoeurer le monde, mais aussi parce que je suis la première à résister quand quelqu'un essaie de me changer, de me dire quoi faire, je suis plutôt le genre à ne pas commenter. De toute façon, avec mon passé au Réseau québécois pour la simplicité volontaire, les gens s'excusent d'utiliser des trucs suremballés, par exemple, avant même que j'aie pu lever (ou non) un sourcil. Tout autant je trouve essentiel d'être ouverte et sans jugement face aux personnes, tout autant je trouve nécessaire d'être radicale dans le questionnement. Par rapport à l'emballage, par exemple. Je me suis dit, en jetant le sac de plastique du zaatar bio équitable de Palestine acheté à un stand à l'UQAM, qu'il devrait tout simplement n'y avoir aucun matériau non recyclable en circulation. Et ça, ça pose un sérieux défi à la commercialisation des produits!

Quand je travaillais au Réseau, temps partiel, je gagnais environ 12 000$ par année. Je mangeais bio à 80 % -90 %. Je vivais seule, c'est vrai que mon logement n'était pas cher, tout compris ça revenait autour de 550 $. Mais quand même. Alors quand les gens disaient qu'ils ne mangeaient pas bio parce que ça coûte trop cher, je m'énervais un peu. Bon. Depuis mon retour du Guatemala en avril 2010, début de travail autonome, retour aux études, déménagement dans un nouvel appartement une grosse coche au-dessus... je me suis remise à manger des fruits, des légumes pas bio. Et puis, les pommes typiques du Québec, mes dents, mon système digestif ne les aiment pas. Trop acides, ça me fait mal.

C'est là que ça me questionne. Pour être plus conséquente, je pourrais :
  • me trouver un producteur de pommes plus douces (genre Royal Gala) bio ou du moins du Québec, et en acheter quelques kilos à la fois, à l'automne?
  • me remettre à faire des pousses (tournesol, cresson...) et des germinations (luzerne, trèfle, etc., etc.). Bonne idée, ça, ça serait réalisable tout de suite.
  • me renseigner sur les plantes que prenaient les Amérindiens pour ne pas avoir le scorbut, et ainsi pouvoir manger moins de fruits frais et rester en santé?

C'est sûr que tout cela demande du temps. Ça repose encore une fois la question des priorités. Et du sens de la vie. Et de la finitude de la planète.

Je trouve utile de poser les questions, parce que « Demandez et vous recevrez », c'est puissant.

Tout ça pour dire que ça m'encourage sur la pertinence d'un roman écologiste, sur l'impact réel que ça peut avoir sur les lecteurs. Une petite contribution motivationnelle aux grands changements auxquels nous avons à nous atteler.

Bonne journée dans la joie!

4 commentaires:

  1. Je ne sais pas si elles sont natives de notre coin d'Amérique, mais les pommes de terre sont riches en vitamine C (le scorbut étant une carence en vitamine C).

    Il y a aussi l'option de manger de la viande crue, comme les Inuit, mais personnellement, ça me semble un peu moins intéressant... ;-)

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  2. C'est fou pareil, j'ai l'impression de ne pas lire la même Jacinthe qu'il y a quelques années :) À l'époque, je te trouvais très (pas trop, mais juste ''très'') drastique dans certains de tes choix , par rapport aux miens bien évidemment.. Je me rappelle qu'on avait eu un début de discussion concernant les alternatives aux serviettes hygiéniques pour les femmes..J'avais coupé court, pensant impossible de changer ma façon traditionnelle de faire .

    Et dire qu'aujourd'hui, c'est moi qui fait des adeptes du DivaCup autour de moi, je n'achète pas bio à 100% non plus (ça coute cher en région comparé à la ville c'est vrai ça !) Je ne compte plus les sacs réutilisables en tissus qui trône dans la maison.. Et l'idée d'une voiture hybride fait son chemin dans mon esprit ! Comme quoi les idées , convictions sont toujours sujet à changement et à modification selon notre rythme de vie :)

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  3. Bonjour Jacinthe, J'ai fait du bénévolat pendant que tu étais à la permanence du RQSV, Anne Camiré, j'étais enceinte...
    Ton blogue est bien intéressant, j'espère pouvoir assister à ton lancement, bonne chance avec ton projet de livre :)

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  4. Cette semaine, en lisant la fiche sur le chou d'un livre de jardinage, je repensais à ce billet. Le chou aussi est riche en vitamine C, pousse bien sous notre climat et se conserve bien en hiver (j'ai déjà entendu parler de l'enterrer dans les bancs de neige pour le conserver!).

    Puis, dans un autre livre de jardinage, j'ai trouvé LA réponse à ta question! LA plante que les amérindiens utilisaient! Dans le tome 2 des Coups de coeur du Jardinier paresseux, Larry Hodgson m'apprend qu'ils buvaient des infusions de thuya (qu'on appelle à tort "cèdre"; oui oui, l'arbre avec lequel beaucoup de gens font des haies) et que c'est même ainsi qu'ils ont sauvé Jacques Cartier et son équipage, sévèrement atteints de scorbut. Cartier aurait même introduit le thuya en Europe à son retour, sous le nom d'arbre de vie!

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