lundi 12 septembre 2011

Détente, pieds et mains dans la terre

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Est-ce une fonctionnalité dans le cerveau qui serait détraquée en raison de la pollution, des hormones de croissance données aux vaches ou bien simplement des ondes (micro, cellulaires ou ésotériques, au goût)? Il me semble que tout le monde que je connais a tout le temps l'impression de n'avoir "jamais le temps de rien faire". Chômeurs, étudiants, travailleurs à temps plein ou à temps partiel, avec ou sans enfants, alter ou plutôt mainstream, tout le monde court tout le temps.
 

 Alors on écoute des vidéos Internet sur la gestion du temps, on prend des résolutions de faire du sport, d'aller marcher, de méditer, on s'inscrit à une ou deux autres activités hebdomadaires pour se relaxer et s'épanouir. 

 La vie contemporaine est tellement virtuelle. Je veux dire: même quand on n'est pas en face d'un appareil électronique, on vit dans des contingences très éloignées de la réalité concrète de la matière. Très peu de ce qu'on fait, de ce à quoi on pense, est relié à la vie du corps, qui reste le véhicule principal de l'esprit... On vit plutôt dans la tête, pour notre identité, notre image. On s'inquiète pour elles. Et on est prêt à tout pour elles. Collectivement, pour nourrir ou rassurer un ego mégalomane, on est prêt à exterminer des peuples, des espèces intégrales d'animaux, des écosystèmes complets. 
Le jardinage est reconnu comme un excellent moyen de se salir les mains, de se frotter avec le concret et d'apaiser le mental. Mais il y a aussi d'autres pistes...

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Est-ce que la vie, disons, d'un ruminant quelconque, dans une savanne non éradiquée, une vie passée les pattes dans la poussière du sol, à mâchouiller de l'herbe, le gros coeur qui bat lentement, des oiseaux sur le dos pour manger ses poux, les combats de séduction et la procréation comme seuls stress (et parfois une course en gang pour fuir un prédateur, d'accord)... ne devrait pas nous servir de modèle? 

Pour commencer une démarche anticivilisationnelle ou simplement vivre une expérience sensorielle relaxante, on peut marcher pieds nus. Le gazon ne fait pas le même effet que la terre, la brique et la pierre ne sont pas comme le béton ou l'asphalte. Ça ramène la conscience sur terre. Et pour les aventureux, il y a aussi les plaisirs de la boue! Et pour les "games", on peut faire la giraffe, qui consiste à se pencher et à marcher à la fois avec les pieds et les mains, ou l'ourang-outan. J'oubliais: l'étape préliminaire, c'est de ramasser deux ou trois amis, car tout seul, c'est un peu difficile, du moins au début. Rires et détente garantis! (Je suis en train de m'imaginer aller animer des ateliers de giraffe dans une grande entreprise, dans une optique de gestion du stress... hi! hi! hi!) Et ça peut même devenir une démarche artistique complexe, comme la Meute, de la chorégraphe Nadia Vadori Gauthier.

 Bref, on ne manque pas de possibilités pour arrêter de se tant prendre sérieux. Sur ce, je vais aller déshydrater du melon d'eau jaune bio (un délice, aussi oxymoronique cela puisse-t-il paraître!).

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