jeudi 7 juillet 2011

Réimpression! Un franc petit succès

Il ne reste que 10 exemplaires de Cité Carbone dans les humbles bureaux des Humbles Éditions. Un franc succès!

Hi, hi! Small is beautiful, c'est sûr. (Pour ceux qui ne sauraient pas, c'est le titre du livre de E.F. Schumacher, publié en anglais en 1973 avec le sous-titre "A Study of Economics as if People Mattered", sous-titre traduit par "Une société à la mesure de l'homme". Ce qui m'a marqué quand j'ai lu ce livre, il y a plusieurs années, c'est la proposition d'une technologie intermédiaire. Pas besoin de tout faire absolument à la main, mais entre la paire de chaussures absolument unique qui prend deux jours à confectionner et l'usine monstrueuse qui en sort des milliers par jour, on peut avoir un juste milieu, une petite fabrique productive, que les ouvriers seront capables de gérer et de réparer... Fin de la parenthèse.) Donc, un franc petit succès! J'en avais imprimé 200, je serai bientôt sold out. Est-ce que je m'arrête là?

Je suis contente de mon expérience. J'ai été prudente. J'ai rapidement payé l'imprimeur et le graphiste. J'ai même payé un mois de loyer et mon épicerie avec les ventes du livre! Je vous jure, c'est émouvant! Tout comme il est vraiment touchant de recevoir par Internet des commandes de personnes que je ne connais pas!

Et maintenant? Je pourrais en faire imprimer une autre petite quantité, que je vendrais tranquillement. Mais j'ai commencé à faire des démarches pour voir les possibilités d'être distribuée par une compagnie spécialisée, de celles qui s'arrangent pour que les livres soient dans toutes les librairies du Québec. Ce que je trouve intéressant, c'est que le fait d'avoir à mon actif mon franc petit succès, ça me donne espoir que je pourrais être acceptée dans la cour des grands... peut-être. Car quand je mentionne "compte d'auteur", il y a une espèce de petit recul poli dans l'attitude de l'interlocuteur. Je comprends.  À suivre! 

Les compagnies de distribution récoltent 20% du prix de vente du livre, m'a-t-on dit. J'avoue que c'est un peu dur à avaler. Les 40% du libraire, ça se comprend: il faut garder le magasin ouvert, payer le loyer, les employés... Les 30% de l'éditeur m'apparaissent bien petits: 7,50$ sur un livre à 25$, quand l'impression en coûte autour de 5 à 7$! J'imagine que le prix de production baisse considérablement quand on fait des gros tirages, mais à faire ces calculs, on comprend que le monde de l'édition québécoise soit complètement dépendant des subventions! Étant donné que je n'ai pas les avantages du volume, autant dire que j'aurais fait le travail d'édition mais ne toucherait la part de l'auteur, une fois l'imprimeur payé. Je l'ai déjà dit, 10% vont à l'auteur, soit 2,50$ par livre s'il coûte 25$. Alors, le distributeur-diffuseur, qui lui, bien sûr, gère catalogues, relations avec les librairies, employés, camions et entrepôt, se fait tout de même 5$ par livre. Évidemment, c'est plus qu'uniquement du transport, mais ça leur donne quand même 160$ par petite boîte de 32 bouquins! J'avoue que je me sens révoltée en l'écrivant, en ce moment.

Mais je peux aussi voir les choses avec humour: mon tout petit franc succès m'aura peut-être rapporté autant, sinon plus d'argent absolu que si j'avais eu un "vrai livre" en librairie. Selon les sources, on dit qu'en moyenne, un auteur de roman québécois  vend 1200 ou 2000 copies, mais c'est la moyenne... Patrick Dion, sur son blogue, admet 617 copies. Donc, si je me "pars en buisiness" pour le vrai en faisant distribuer Cité Carbone par les réseaux habituels, c'est vraiment pour l'amour de la gloire (!) et pour faire passer le message! Hi! hi!

Bon, j'aurais fait un bout de la réfléxion en public aujourd'hui. J'ai demandé à l'imprimeur une soumission pour 100, 200, 300, 400, 500 copies... À suivre!

2 commentaires:

  1. Patrick Dion, 617 copies... dont 122 "par ses propres moyens". Tu l'as donc dépassé avec tes presque 200 livres écoulés par tes propres moyens! ;-) Je sais, ce n'est pas une compétition! Mais ça montre le succès de ton livre malgré l'absence d'un éditeur établi.

    Le billet de Dion vers lequel tu as mis un lien est très intéressant, de même que plusieurs commentaires, dont un disant que les livres québécois sont chers, à grosseur égale, par rapport aux livres en anglais. Ce point m'intéresse, car le prix d'un livre influence certainement la décision d'achat; par contre, je ne sais pas à quel point les livers francos et anglos sont en compétition (quelle fraction des québécois est assez bilingue pour lire aussi en anglais? Bon, peut-être une fraction plus élevée que la p=moyenne chez les gens qui lisent, justement...). Mais revenons au coût. Est-ce le papier qui est si cher? L'impression locale vs en Chine (pour les livres anglos qui commandent un grand volume et peuvent s'attendre à un plus grand lectorat car directement distribuables aux États-Unis et ailleurs)?

    Et les bibliothèques, là-dedans? Combien y a-t-il de bibliothèques au Québec? Si le tiers d'entre elles achète un livre (car il existe des réseaux de prêt inter-bibliothèques, alors il me semble irréaliste que toutes les bibliothèques achètent un livre, à moins d'un best-seller... ou d'une auteure-distributeure hyper-motivée et ultra-efficace!), ça devrait aider les auteurs d'ici, à la fois par les copies achetées et par la diffusion de leur oeuvre. Or, même si les fleurs de lys (collants apposés pour identifier les oeuvres québécoises) sont nombreuses à ma bibliothèque, elles sont quand même surpassées par les livres qui n'en arborent pas et j'ai dû moi-même ajouter à la liste de suggestions certains titres québécois récents (dont le tien, mais pas juste lui!).

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  2. C'est tout un univers à découvrir. Depuis hier, je me suis dit que pour 5$ le livre, je pourrais faire une tournée des librairies du Québec moi-même... À suivre.

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